Comprendre les coûts et la viabilité des produits de microfinance conformes à la charia
Les coûts élevés associés à l’offre de produits respectueux de la charia, en particulier pour les mécanismes de partage des pertes et des bénéfices comme la mousharaka ou la moudaraba, sont souvent cités pour expliquer le manque de diversité des produits et de popularité auprès des clients. Quels sont donc les coûts liés à l’offre de ces produits et peuvent-ils être proposés de manière rentable par les prestataires de services financiers ? Les structures de coûts et les modèles économiques sous-jacents nécessaires pour pouvoir offrir ces produits sont-ils en train de freiner le développement durable du secteur de la microfinance conforme à la charia ?
Cette Note Focus explore ces questions en analysant deux études de cas portant sur les produits (la mousharaka et le salam) de deux prestataires de services financiers opérant dans différents marchés (la Banque Al Baraka en Algérie et la Fondation Wasil au Pakistan). Ces études de cas examinent les coûts opérationnels associés à ces deux produits et formulent des prévisions de croissance pour évaluer dans quelle mesure ce type de produits peut être viable. Ces cas reflètent des initiatives très récentes visant à diffuser des produits conformes à la charia et qui ont pour l’instant une portée limitée mais qui figurent cependant parmi les rares initiatives mondiales de ce type.